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Le fils de Jean Dréjac, Frédéric Brun, a retracé la route enchantée de son père dans un coffret intitulé Juke-box troubadour, titre d’un texte écrit sur une musique de Léo Ferré. Ce coffret, tel un juke-box, réunit un nombre important d’interprètes et des chansons aux multiples facettes. Il a été divisé en trois périodes.
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Le troisième et dernier disque rassemble des chansons qui ont connu moins de popularité, et qui pourtant ont été écrites en pleine maturité. C’est le commencement d’une importante collaboration avec Michel Legrand. Votre amitié durera plus de trente ans et tu écriras avec lui près de quatre-vingts chansons, pour lui, mais aussi pour Serge Reggiani, Dalida, Jean-Claude Pascal, Patachou… La gaieté laisse place à la nostalgie. Comme elle est longue à mourir ta jeunesse vous décrit si bien tous les deux, des jeunes hommes toujours prêts à s’éblouir et s’amuser. De ta collaboration avec Henri Salvador naîtront également plusieurs titres, comme Quand un artiste, réorchestré et interprété pour te rendre hommage sur la scène du Palais des Congrès à Paris, l’année de ta disparition, ou Un air de France, repris en chœur dans la même salle par une assemblée de milliers demaires. Les paroles d’Un air de France évoquent les mélodies qui voyagent « comme un Matisse ou un Monet » et me rappellent que tes chansons sont souvent des petits tableaux du pays que tu as tant aimé, décrivant sa capitale, sa banlieue, ses bals musette, ses petits squares, ou les douces vallées de la région de ton enfance. À l’aube de l’an 2000, ta joie de vivre, ta mélancolie et tes « illusions perdues » se sont transformées en une chanson testamentaire pour les générations à venir, Enfants soyez meilleurs que nous. Rassembler des chansons – dont on ignore souvent le nom de l’auteur, comme le chante si bien Charles Trenet, l’idole de ta jeunesse – et te faire connaître un peu mieux, telle est l’ambition de ce coffret. Car bien que tu sois parti depuis vingt ans, tes chansons continuent de toucher les cœurs. Derrière tes mots simples se cache un être sensible, poétique, et s’est engagé politiquement, qui a défendu sa profession à la fin de sa vie, qui s’est même montré un peu mystique, cherchant à sa façon à « habiter poétiquement le monde ». Frédéric Brun